La nuit
La nuit,
Quand au loin disparaissent les dernières lueurs,
Quand les rires ou les pleurs d'un jour lentement se meurent,
La nuit apparaît, recouvrant de ses ailes tous les cœurs,
Et chasse des âmes mortelles la vision de mille couleurs.
Je sens alors en moi une angoisse doucement m'envahir,
Au son triste du vent dans les arbres qui semblent frémir,
Je subis la peur qui paralyse et m'empêche de fuir,
Vers le seul qui pourrait, dans la nuit, me faire jouir de plaisir.
Oh, nuit cruelle qui hante le cœur des âmes seules,
Qui pourtant est si belle aux amours qui se veulent,
Aie pitié du mortel solitaire qui subit le glaive des heures,
Et fait surgir, d'une étoile à son cœur, un rayon de bonheur.
Je t'admire car immense tu portes en toi l'univers,
Mais je te hais car tu seras mon tombeau éternel,
Je t'en prie, laisse moi avant le trépas, au soleil levant,
Un jour m'éveiller lentement dans les bras d'un amant.
Anita